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John Renbourn - Le guitariste virtuose érudit

John Renbourn est un guitariste britannique également chanteur, arrangeur, compositeur, enseignant qui a développé tout le long de sa carrière soliste ou dans ses différents groupes, le concept du folk baroque dans la lignée de Davey Graham. Il joue comme ce dernier sur une guitare acoustique à cordes acier

C’est un immense contributeur à la popularisation du style crée par Davey Graham poussant ce style au plus haut niveau musical et instrumental en approfondissant inlassablement une recherche instrumentale dans ses arrangements, ses compositions avec une sophistication et des développements d’une grande virtuosité.

Il a poursuivi une carrière internationale en solo, en duo avec différents partenaires tels que les chanteuses Dorris Henderson & Jacquie MC Shee, les guitaristes Bert Jansch, Stephan Grossman, John James, Wizz Jones, Clive Carroll, Dominique Trepeau, Remy Froissart, le flûtiste Tony Roberts, et au sein des groupes « Pentangle », « John Renbourn Group » et « Ships Of Fool ».

En 1982, à trente huit ans, durant une carrière internationale, il intègre comme étudiant le « Dartington College of Arts » et obtient, après trois ans d’études, un diplôme en composition et orchestration. Dans le même temps, il perfectionne aussi sa pratique du sitar. De son passage à Darlington, il tire de nouvelles formes d’écriture « pour des ensembles d’instruments variés, pour les voix aussi, et pas spécialement en incluant la guitare ou en (se) …cantonnant au folk » (J.R.)

A partir de 1990, tout en continuant à l’occasion de jouer en solo sur le circuit folk, Renbourn intensifie son activité d’enseignant. Il enseigne à l’Irish World Academy of Music and Dance – Université de Limerick et effectue de nombreux stages en Europe.

Plusieurs éditions de ses oeuvres sont publiées à partir de 1972 : « Original Guitar Solo », « Solo Guitar Pieces » tablatures transcrites par Remy Froissart, « Guitar Works Solo »« Complete Anthology of Medieval and Renaissance Music for the Guitar », « Guitar Pieces », « Anthology of O’Carolan for fingerstyle Guitar », « John Renbourn Fingerstyle Guitar », « Duets of Stephan Grossman & John Renbourn ». 

Parallèlement il crée des DVD de cours dans lesquels il explique sa technique au travers de morceaux choisis. Des vidéos captent ses concerts :« Rare Performances 1965 - 1995 (2004) » et « In Concert »(2004), « John Renbourn and Jacqui McShee in Concert »( 2006)

Son public, si on exclu celui plus large du Pentangle, est constitué autant de simples amateurs de folk que d’érudits ou de guitaristes amateurs ou professionnels.

Il décède le 26 mars 2015 à Hawick (Écosse) d’une crise cardiaque à l’âge de 71 ans.

 

Sa carrière et sa discographique

En 1961 et 1963, Renbourn tourne aux États-Unis avec Mac MacLeod. Parallèlement, il se produit au Roundhouse et accompagne la chanteuse de blues et gospel Dorris Henderson. Cette collaboration se concrétisera par deux albums « There You Go « (1965) et Watch The Stars (1967).

Il apparaît régulièrement dans le folk club Les Cousins dans la Greek Street de Soho à Londres qui était le point de rencontre des guitaristes et auteurs-compositeurs tant britanniques qu’américains.

En 1963 Renbourn commence une longue collaboration avec le guitariste écossais Bert Jansch.

L’album « Bert and John « (1966) gravera ce duo original - mi-écritmi-jam - dans la continuité du style crée par Davey Graham.

En 1965, il sort son premier disque « John Renbourn ». Les pièces sont typiques du Folk Baroque de l’époque. Participation de Bert Jansch avec la pièce emblématique « Judith » calqué sur le morceau de Davey Graham « Anji » et sa descente si caractéristique des basses (La/Sol/Fa/Mi)

Puis en 1967, il publie « Another Monday » dans la continuité du premier album mais avec une Gibson J-50 « pour être comme Davey Graham », (JR) achetée à un aviateur américain pour cinquante livres.  Apparaît  la chanteuse folk Jacqui McShee sur trois titres. Du pur folk baroque avec notamment « Buffalo » et deux pièces de musiques anciennes « Ladye Nothinge Toye Puffe » et "One for William". La même année il joue sur le premier album de David Bowie.

1967 marque l’année de la constitution de la formation du groupe The Pentangle.

C’est en 1968 qu’il enregistre « Sir John A Lot (de Merrie Englandes Musyk Thyng et Ye Greene Knyghte) », album instrumental enregistré au studio Sound Techniques in Chelsea avec l’ingénieur John Wood. Des pièces jazz, blues, avec Terry Cox, Danny Thomson, Ray Warleigh à la flûte ainsi que Roddy Skeeping et David Munrow. Album inspiré des musiques folk anglaises jouées en groupe "The Trees They Do Grow High", « Morgana » ou pour guitare solo "Lady Goes to Church", et de bluesy « My Dear Boy », « Sweet Potatoes ». La même année sort le premier disque du Pentangle.

En 1969, Dans la ligne de « Sir John A Lot », il compose l’album « The Lady and the Unicorn »  avec une prédominance de musique médiévale et de la renaissance jouée au travers du prisme folk. Dans la pièce éponyme «The Lady And The Unicorn » qui donne le nom à l’album, on retrouve Lea Nicholson au concertina, Don Harper à l’alto et Tony Roberts (qui allait jouer dans le « Groupe John Renbourn » quelques années plus tard.)

Puis en 1971, volte face avec « Faro Annie », album bluesy, folk-rock avec la rythmique de Pentangle (Danny Thompson (b) et Terry Cox (d). Des perles absolues : « White House blues », « Kokomo blues », « Willy O’Winsbury », « Come on In my Kitchen ».

The Hermit qui date de 1976 est le premier album solo post-Pentangle, ou apparaît les guitaristes Dominique Trepeau et John James. Un album de guitare pure, tirée de sources de luth et harpe, avec les premiers arrangements pour guitare de harpe  comme "O’Carolan’s Concerto" pour guitare dans une écriture particulièrement ciselée. Deux ragtimes « Faro’Rag » et « Bicycle tune » s’introduisent avec aisance dans un album introspectif très réussi et qui a nourri des générations de guitaristes – y compris classique.

« The Guitar of John Renbourn » -1976 -a une histoire singulière. Cette année là, sa maison de disque lui demande d’enregistrer un album instrumental dans l’esprit de « musique de bibliothèque » soit une musique de bande sonore qui peut être intégrée à des films ou émissions de télévision. L’enregistrement original a été fait dans les vieux studios de Livigstone avec l’ingénieur Nick Kinsey. On y retrouve Tony Roberts, Jaqui McShee et Kesh Sathe membre du futur  «  Groupe John Renbourn. » Quelques pièces majeures figurent dans ce disque dont « Introspection » joué avec John James et « Swallow Fligh ». L’originalité hormis la nature de sa commande réside que cet album est sorti 19 ans plus tard,  en 2005. Pas une ride !

En 1977 le « John Renbourn Group » est crée avec Jacqui McShee, John Molineux, Tony Roberts, Keshave Sathe, Glen Tomy et Sue Draheim. Trois albums fixeront cette expérience musicale soit «  A Maid in Bedlam » (1977), The Enchanted Garden » (1980), Live in América (1981) qui sera nommé aux Grammy Award.

A partir de 1978, John Renbourn joue en duo avec le guitariste américain, effectuant plusieurs tournées internationales. Cette collaboration donnera naissance à quatre albums en collaboration « Stephan & John » (1978), « Under The Volcano » (1979), « Keeper of the vine » (1982), « The Three Kingdoms » (1986), Snap a Little Owl (1997).

En 1979, Renbourn enregistre « The Black Balloon », album instrumental qui réunit un ensemble de compositions et d’arrangements mais avec des développements plus conséquents.

On retrouve Tony Roberts et Stuart Gordon aux tablas du « John Renbourn Group ». Le titre « The Pelican » fait référence  à une rue de Paris où vivait Remy Froissart, « un joueur merveilleux » et grand ami de John Renbourn.

Puis suivent en 1980, « So Early in Spring », enregistré à Nippon Columbia à Tokyo et en 1985, « The Nine Maidens ». 

En 1987, Renbourn forme un autre groupe « Ship of Fools » toujours avec Tony Roberts, la chanteuse et multi-instrumentiste Maggie Boyle et le guitariste Steve Tilston qui sera concrétisé par un album éponyme « Ship of Fools ».

En 1994, est publié l’album live, « Wheel of Fortune » avec le harpiste Robin Williamson. Le répertoire se compose presque entièrement de chansons folkloriques traditionnelles – avec deux originaux d’Archie Fisher et Randy Weston arrangés par Renbourn et /ou Williamson. Enregistré à St Louis et à la « Old Town School of Folk Music » à Chicago, cet album lui vaut une deuxième nomination aux Grammy Award.

« The Lost Sessions » sorti en 1996 voit ressurgir de nulle part des enregistrements de sessions perdus en 1973, lors d’un déménagement mais heureusement retrouvés. Cet album est le lien entre « Faro Annie» et « A Maid in Bedlam».
1998 voit la sortie de « Travellers Prayer », album typiquement celtique avec de nombreux musiciens irlandais et de « Nobody’s Fault but Mine », double CD composé de titres dont plusieurs inédits - couvrant les années 1966 à 2005.

« Live In Italie » 2006 est une reprise de pièces déjà enregistrées. La même année il collabore avec le grand guitariste britannique Clive Carroll pour la bande originale du film « Driving Lessons » réalisé par Jérémy Brock.

Enfin « Palermo Snow » sorti en 2010, clôture ce riche parcours discographique avec un album magnifique comprenant des pièces de différents millésimes mais dans une cohérence, une maturité, une musicalité jamais égalée dans la carrière de John Renbourn.

Un dernier album sublime tant dans le jeu guitaristique que dans la composition qui dépasse le cadre du folk baroque. Un travail d’orfèvre d’un immense musicien.

 

Quelques autres enregistrements de John Renbourn comme sideman :

Avec Roy Harper « Sophisticated Beggar » (1966), avec Wizz Jones « Right Now » (1972), avec John James « Head in the Clouds » (1975), « Descriptive Guitar Instrumentals »  (1976), « In Concert de John James » (1978), avec Bert Jansch

« Thirteen Down », « Conundrum » (1979), avec John Paul Jones « Scream for Help » (1985), avec Roy Harper « Royal Festival Hall Live – June 10th 2001» (2001), avec Wizz John « Joint Control ».

 

Les  guitares de John Renbourn                        

Dans les premiers enregistrements de John Renbourn, celui-ci utilise une Scarth (Angleterre) fabriquée en érable avec un cordier, un chevalet flottant et une table bombée.

Au milieu des années 1960, il fait l'acquisition d'une « Gibson J-50 » qu'il utilisera jusque dans la première moitié des années 1970 : on peut le voir en jouer sur la pochette de l'album « Another Monday » enregistré en 1966. Tout au long de cette période, il a également joué sur une ½ caisse électrique, une « Gibson ES-335 "dot ». On peut le voir également muni d'une « Knight » (luthier britannique) de type jumbo, sur la pochette de l'album "Faro Annie"

Au milieu des années 1970, Renbourn fait l'acquisition d'une « Guild D-55 » qu'il emploiera sur l’album « The Black Balloon »  et lors des tournées et enregistrements avec Stephan Grossman.

Vers la fin de cette même décennie, il commence à utiliser une guitare « Franklin OM », avec 14 frettes hors caisse  et en palissandre brésilien, inspirée des « Martin ».

Puis en 1985, Ralph Bown, luthier de York (Royaume-Uni), lui réalise une guitare dans l’esprit proche de la « Franklin » mais au caractère assez différent. Suivra une autre OM mais à pan coupé cette fois.

En 2010, la Martin Company lui fait l’honneur de sortir son propre modèle la Martin JR.

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